Imaginez si, un jour, vous découvrez votre photo personnelle imprimée sur un vêtement commercialisé dans un supermarché ? C’est notamment le cas d’une jeune blogueuse ! Comment cela est-il possible diriez-vous ? Allons voir ce qui s’est réellement passé.
La mésaventure de Clémentine
C’est avec la plus grande surprise que Clémentine, une jeune blogueuse de mode française a découverte sur Instagram un tee-shirt avec son effigie vendu dans un rayon de Casino ! Intégré dans son blog et sur sa page Facebook en mars 2012. Comment se fait-il que cette image soit imprimée sur un tee-shirt vendu dans ce supermarché ? Est-ce que Casino a volé la photo de la blogueuse ? Ou pire encore, est-ce que l’utilisation de l’image découle d’un deal conclu entre le supermarché et le réseau social ? Si c’est le cas, les quelques milliards d’utilisateurs des réseaux sociaux seront également concernés par cette inquiétante utilisation d’image.
Après une certaine polémique créée par l’affaire, la blogueuse a déclaré que Casino l’a contacté et lui a clairement expliqué que les tee-shirts ne viennent pas du groupe mais d’un fournisseur. Situé dans la capitale française, ce dernier a acheté la photo auprès d’un graphiste indépendant. Pour calmer le jeu, le supermarché a retiré immédiatement tous les tee-shirts de la vente. Très contente de cette réactivité, la jeune blogueuse compte quand même élucider l’affaire.
Les réseaux sociaux peuvent-ils vendre nos données personnelles ?
Selon l’explication du groupe Géant Casino, le scénario de vente de données personnelles ne s’est donc pas produit. Toutefois, le doute reste dans la mesure où, s’ils le souhaitent, les réseaux sociaux comme Google+, Facebook, Twitter, Instagram, pourraient vendre des photos personnelles à des marques.
En effet, comme nous le savons tous, les conditions générales d’utilisation de ces réseaux sociaux nous demandent d’accepter bon nombre de choses y compris la cession des données et des images personnelles. Et lorsque nous donnons notre accord, nous donnons aussi notre feu vert à l’exploitation de toutes les données publiées. Selon la théorie de Lionel Maurel, Facebook pourrait par exemple céder des images à un tiers puisque sa licence sur les propriétés intellectuelles est très large.
Le droit français protège les utilisateurs des réseaux sociaux
D’un autre côté, il n’y a pas lieu de s’inquiéter si on tient compte de la législation française. Dans laquelle elle encadre les droits des auteurs. Rappelons que le droit français est particulièrement sévère en ce qui concerne la propriété d’œuvre. Surtout la cession de propriété d’œuvre. Cela signifie ainsi que même si les utilisateurs des réseaux sociaux acceptent les conditions d’utilisation, la loi est de leur côté pour leur protéger en cas d’éventuel conflit d’intérêts – Finalement, Le « j’accepte » n’est donc pas si fatidique qu’on le croyait !
Néanmoins, il ne faut pas trop se réjouir ! Comme nous pouvons le constater, les réseaux sociaux ne se gênent pas d’utiliser des données et des images personnelles pour les publicités faites sur leurs pages. Tous les utilisateurs des réseaux sociaux devront donc accepter qu’ils ne puissent pas contrôler la réutilisation des photos. Ainsi que celles des informations personnelles, une fois celles-ci mises en ligne. Heureusement que la réutilisation en question reste exclusivement en interne !